Communication Octobre rose : Le rôle des marques et des laboratoires pharmaceutiques

Chaque année, la communication Octobre Rose colore nos feeds et nos rayons de magasin. Du pot de yaourt à la crème de jour, le ruban rose est partout. Si cette visibilité massive est essentielle pour la sensibilisation au cancer du sein, elle soulève une question de fond : toutes les communications se valent-elles ?

Et surtout, toutes les entreprises ont-elles le même niveau de responsabilité dans ce combat ?

La vague rose : Visibilité et « Pinkwashing »

Il est indéniable que l’implication des marques de grande consommation (FMCG), d’hygiène ou de beauté est bénéfique. Elles offrent une plateforme de sensibilisation grand public massive que les associations ou les laboratoires pharmaceutiques seuls ne pourraient s’offrir.

Cependant, le risque du « pinkwashing » n’est jamais loin : utiliser la cause comme un simple argument marketing saisonnier sans réel engagement (dons faibles, aucun message de prévention concret, le relier uniquement à certaines activités, les évènements d’influence). C’est une communication de soutien et de déclenchement d’un acte qu’on attend à savoir : le dépistage.

La différence fondamentale : Mission vs. Marketing

C’est ici que l’angle d’analyse doit changer. La communication Octobre Rose ne peut être la même pour une marque de cosmétique et pour un laboratoire pharmaceutique.

Pour les marques beauté & FMCG : un engagement citoyen

Lorsqu’une marque d’hygiène s’engage, elle le fait (idéalement) au nom de sa responsabilité sociétale (RSE). Son métier de base reste de vendre un produit. Sa participation, bien que louable, est adjacente à sa mission première.

Pour les laboratoires pharmaceutiques : une responsabilité au cœur du métier

En revanche, un laboratoire pharmaceutique dont la mission est la santé, la recherche et le traitement des maladies, a une responsabilité fondamentale. Son implication dans Octobre Rose n’est pas une simple opération RSE ; elle est le prolongement direct de sa raison d’être.

Ce qu’on doit attendre d’un laboratoire

Par conséquent, on ne peut se contenter d’un simple logo rose de leur part. Leur communication doit être plus profonde et plus engageante. On attend d’eux :

De l’Authenticité : Une communication qui s’inscrit dans une démarche de santé publique annuelle, et non un simple « coup » marketing en octobre.

De la Pédagogie : Des informations claires sur l’importance du dépistage, comment et quand le faire.

Du Concret : Un soutien direct à la recherche, des actions pour faciliter l’accès au dépistage, ou le soutien aux patientes.

Conclusion : Exiger la pertinence

En tant que stratèges et observateurs de la communication, nous devons faire la distinction. Si l’effort de toutes les marques est nécessaire pour la visibilité, la responsabilité de sensibilisation pèse bien plus lourd sur les épaules des acteurs dont la santé est le métier.

La communication Octobre Rose d’un laboratoire doit être moins marketing et infiniment plus « santé publique ».

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Références de campagnes octobre Rose :